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Le cinéma rend hommage à Paulo Moura, l’âme musicale du Brésil

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L’immense musicien et compositeur brésilien Paulo Moura (1932-2010) est à l’honneur, trois ans après sa mort. Le film Paulo Moura, alma brasileira (âme brésilienne) d’Eduardo Escorel ouvre le festival international É Tudo Verdade/It’s All True, à São Paulo, le 4 avril. Il s’agit de la principale manifestation consacrée au documentaire en Amérique latine, avec des projections simultanées à Rio de Janeiro.

Saxophoniste et clarinettiste virtuose, Paulo Moura évoluait entre la musique érudite et la musique populaire, avec la même aisance.

Né dans une famille nombreuse et modeste, mais mélomane, il avait joué dans les orchestres de Radio Globo et de Radio Nacional, sous la direction de grands chefs et compositeurs, comme Radamés Gnattali et Moacir Santos. Il a participé au légendaire concert du Carnegie Hall, à New York, en 1962, qui marque le triomphe international de la bossa nova.

Parmi ses partenaires figurent d’autres personnalités de la musique brésilienne, comme Wagner Tiso, Elis Regina, Maysa, Marisa Monte ou encore Zezé Motta. Il a contribué à remettre à la mode le choro ou chorinho, cette modalité populaire cultivée à la fois par les formations des dancings, inspirées par les big bands du jazz, que par un compositeur moderne comme Heitor Villa-Lobos.

Paulo Moura a d’ailleurs revisité les compositions de Pixinguinha, le maître du choro, qui avaient amené l’orchestre des Batutas en Argentine et en Europe. Et il avait rendu hommage dans un même disque à George Gershwin et à Antonio Carlos Jobim, le plus jazzy des compositeurs de la bossa nova.

Eduardo Escorel préparait son documentaire lorsque Paulo Moura est mort, des suites d’un cancer. Il a réussi tout de même à mener à bien son projet, pour célébrer l'interprète, le créateur, l’homme capable de communiquer tous les sentiments par son jeu aussi libre que précis.

Eduardo Escorel avait commencé comme monteur à l’époque du Cinema Novo. Son nom reste associé à des œuvres majeures, Terra em transe (Glauber Rocha, 1967) et Macunaima (Joaquim Pedro de Andrade, 1968), parmi d'autres.

Il est passé à la mise en scène avec Lição de amor (1975), d’après Mario de Andrade (l’auteur de Macunaima). Il a réalisé de nombreux documentaires, notamment une série sur le Brésil des années 1930. Paulo Moura, alma brasileira, est une sorte de retour aux sources, puisque le réalisateur avait consacré son premier court métrage à la chanteuse Maria Bethania (Bethania bem de perto, 1966). Eduardo Escorel est aussi un blogueur dont les réflexions ne laissent jamais indifférent, notamment sur les tribulations du cinéma brésilien.


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